Y a t-il eu des thermes à Tarbes ? Tous ceux qui ont lu des ouvrages sur l'histoire
de Tarbes vont répondront non. Cependant, on peut lire dans la « Collection complète
des mémoires relatifs à l'Histoire de France depuis le règne de Philippe-Auguste,
jusqu'au commencement du XVIIe siècle » publié par Alexandre Petitot en 1826 : « Jacques-Auguste
de Thou visite les bains de Tarbes, qui le guérissent d'un rhumatisme au bras gauche ».
Jacques-Auguste de Thou (1553-1617) était un historien, écrivain, fidèle d'Henri
III puis d'Henri IV.
Ce dont on est sûr, c'est que de 1840 à 1960 environ, ont fonctionné à Tarbes un
établissement de bains, les Bains Péré dont l'architecture était semblable à celle
des établissements thermaux. Dans cette page, nous allons essayer de vous présenter
les « Bains Péré », dont curieusement très peu d'ouvrages sur la ville de Tarbes
parlent.
Le comte Antoine Péré (1746-1835) était un homme politique très influent de la vie
tarbaise. Natif d'Arcizac-Adour, il fut Sénateur, Conseiller Général. Il était propriétaire
de nombreux immeubles et terrains à Tarbes, mais aussi à Bénac et Arcizac-Adour.
A Tarbes, il a acquis les « Bains Cousin ». Il n'a eu qu'un seul enfant : Jean-Antoine
Péré (1775-1846) qui démolira les Bains Cousin pour construire vers 1840 un superbe
établissement « Les Bains Péré ».
Les Bains Péré ont été construits peu de temps après les Grands Thermes de Bagnères-de-Bigorre
; dont Jean-Antoine Péré s'est certainement inspiré. Les Bains Péré deviennent très
vite le lieu de rendez-vous de la classe aisée tarbaise. Sans descendance à sa mort
en 1846, les biens de Jean-Antoine Péré sont légués à Narcisse Darrieux et à son
épouse Antoinette Abeilhé, fille des domestiques du comte. C'est très vite Antoinette
qui s'occupe des Bains Péré.
Il n'existe que très peu de photos des Bains Péré.
Les Bains Péré étaient situés près de la Place Verdun. Ils sont soulignés en rouge
sur ce vieux plan de 1859. Juste à côté se trouvaient les « Bains Artigala ».
Les « Bains Péré » ont été démoli vers 1960. Il ne reste plus comme souvenir qu'une
petite rue qui jouxte la Place Verdun, nommée « Place des Bains Péré » - avec une
petite erreur de l’imprimeur. Les Bains Péré étaient situés au bout de cette petite
rue, à l'emplacement du bâtiment blanc au fond.
La place des bains Péré est étonnante. A côté d'immeubles modernes, on peut encore
voir des maisons très anciennes, à deux pas du centre-ville.
L'emplacement des « Bains Péré ».
A noter également au 18 rue Massey, la présence de ce portail monumental... ...avec
les initiales AP : Antoine Péré.
Vue aérienne de Tarbes en 1923 !