La barbacane

à Tarbes

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Tellement habitué à la voir, quel Tarbais remarque l'espèce de tour carrée accrochée au clocher de l'église Sainte-Thérèse, avec ses 9 trous rectangulaires tous dirigés vers la halle Marcadieu ? Il s'agit d'une barbacane : construction disposant de meurtrières ayant pour rôle de renforcer la sécurité d'une porte.

Tarbes possède, place Marcadieu, un intéressant vestige de l’époque médiévale. Merci à Daniel Mur (textes et photos) de nous le faire découvrir.

Pourtant il n'y a pas de porte dans le coin ! En y regardant de plus près, il y a pourtant une toute petite rue qui mène de la place Marcadieu à la place Montaut (ex place Marché aux Balais) qui s'appelle Rue du Portail d’Avant. Donc il y avait bien un portail, raison d'être de cette barbacane.

Il y avait effectivement un portail appelé « portau deu Borc Nau » muni d'un pont levis ouvrant à l'est vers le « Bourg Neuf » une fois démoli on appela logiquement  la rue « Portail d'avant ». Il ne faut pas voir la ville de Tarbes telle qu’elle est au XXIe Siècle, mais telle qu’elle était moyen âge pour comprendre. Cette tour barbacane date du moyen âge, elle comporte 138 marches en pierre. C’est l’époque où Tarbes était composée de plusieurs bourgs. La Tour avait été érigée pour défendre le couvent des Carmes et le Bourg Neuf. On peut remarquer que le développement  se fait autour des édifices religieux.

Quelques bourgs Tarbais :

Le Bourg de la Sède à l'Ouest,

Le Maubourguet (mauvais petit bourg ) Place de Verdun actuelle,

Le Bourg vieux et le Bourg neuf : les maisons de la rue Brauhauban ainsi que l'église St Jean,

Le Bourg Crabé ou Craber dit « des Chevriers » entre la rue Paul Bert et l'église des Carmes ,

Le Bourg Navet ou Naved était situé rue du Foulon et rue de la Scierie,

Le Marcadieu n'était alors qu'un faubourg où se tenait tous les 15 jours un grand marché et les foires, les Tarbais y possédaient des granges et des jardins. Le faubourg , c'est-à-dire fors borc  signifie « hors du bourg » à la périphérie du bourg.

On peut remarquer sur cette carte qu'il passait un canal qui s'appelait le Canal Oriental. Il venait de la rue du Maquis de Payolle et il suivait à quelque chose près les Rues du Foulon et Saint-Jean. Il faut aussi penser que la Rue Maréchal-Foch n'existait pas ; c'était ni plus ni moins qu'un Grand Fossé où circulait l'eau afin de protéger les bourgs Vieux et Neuf ainsi que la rue Georges Clémenceau qui, elle, était un Petit Fossé. Lorsqu'elles ont été comblées, elles ont gardé ces noms avant d'être rebaptisées.

L'église en ce temps faisait partie de la propriété des Carmes. Le Couvent des Carmes du Mont Carmel, ordre mendiant a été construit vers 1282 et son église adossée sans aucun doute à la barbacane qui devait déjà exister.

A la place du couvent disparu, il y a désormais la place Sainte-Thérèse.

Le 23 mai 1838, les murs de l'église des Carmes s’écroulent. Seule la tour entièrement séparée des murs ne subit aucun dommage (rapport architecte M.TIFFON). La reconstruction de l'église ne commence qu'en 1842 pour s'achever en 1845 elle est baptisée Sainte-Thérèse. Ci-contre la photo de Tour barbacane avec ses 9 meurtrières, ainsi qu’une partie du clocher de l’église.


En savoir plus sur l'église Sainte-Thérèse.

On constate bien que la tour ne fait pas partie de l'église puisque sa porte d'entrée est extérieure à l'église.


Deux photos extraites de l’ouvrage : « La Naissance d’un quartier de Tarbes Le Marcadiu » par G.Larrieu.

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