La belle Corisande à Asté

Diane d'Andoins ou d'Andouins (1554-1620), comtesse de Guiche, dite « la belle Corisande », est connue pour avoir été maîtresse royale d’Henri IV. Émancipée le 6 août 1567, elle épouse Philibert de Gramont (1552-1580), sénéchal de Béarn, comte de Gramont et de Guiche, vicomte d'Aster et de Louvigny, seigneur de Lescure, gouverneur de Bayonne, le jeudi 21 novembre 1568. Ils avaient été fiancés alors que Diane n'avait que douze ans. Philibert meurt d'une blessure en 1580 et Diane se retrouve veuve à 26 ans. Femme réputée d'une grande beauté et d'une culture non moins étendue, elle s'éprend de romans de chevalerie et c'est dans Amadis de Gaule qu'elle trouve l'héroïne à qui elle peut s'identifier, au point qu'elle adopte son nom : Corisande. Henri IV, alors qu'il n'est que roi de Navarre, en devient éperdument amoureux. La comtesse le paie de retour et lui reste dévouée toute sa vie : pendant les guerres de Ligue, elle vend pour lui ses diamants, engage ses biens, et va jusqu'à lui envoyer des levées de Gascons, qu'elle enrôle à ses frais. Henri lui écrit avec son sang la promesse de l'épouser, mais il ne tient pas parole. Certains généalogistes indiquent un fils, Antonin, né de cette liaison (d’après l’encyclopédie Wikipédia).

Entre histoire locale et légende, la tradition indique qu’Henri IV venait régulièrement rendre visite à Corisande dans son château d’Asté, près de Bagnères-de-Bigorre.


Ci-contre une photo (vers 1910) des ruines du château.

Asté, les ruines du château, entièrement couvertes de lierre, en 1960.

Histoire ou légende ? Un peu des deux sans doute. Cette carte postale qui fait mourir la belle Corisande à Lanespède près de Tournay nous faire dire que tout n’est pas certain dans cette histoire ...

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Voici ce qu’on peut lire dans Bagnères-de-Bigorre et ses environs par Ariste Pambrun en 1834 : « Le village d’Asté était dans le neuvième siècle une vicomté possédée par la maison de ce nom. Elle passa 300 ans après la branche cadette de la maison d’Aure par le mariage d’Agnès fille unique d’Hispan II avec Sanche Garcie d’Aure, et prit le nom de Grammont, lorsque dans les premières années du seizième siècle, Menaud d’Aure, viconte d’ Asté, eut épousé Claire de Navarre, soeur et héritière de Jean, seigneur de Grammont. On voit encore à l’orient du village quelques restes du château habité par les différents seigneurs qui se succédèrent dans ces deux maisons, depuis Jean III qui en fut le fondateur au commencement du 15ème siècle. Quoique dépourvus de tout intérêt pour eux-mêmes, l’oeil s’y repose cependant avec plaisir, lorqu’on pense que dans leur enceinte palpita le coeur du Grand Henri pour la belle Corisande d’Andoins, dont il fut éperdûment amoureux. Le nom de laco dé Bourboun que porte un petit ruisseau qui coule à l’entrée du village dans sa partie septentrionale, perpétue parmi ses habitants le souvenir des visites qu’il venait y faire à sa belle maîtresse. »

Et dans le nouveau guide général du voyageur aux Pyrénées par Lacroix en 1865 : « Il faut compter deux heures pour cette excursion, que l’on peut terminer, en descendant à Asté, par une visite au château ruiné de la belle Corisande d’Audoin, laquelle fut l’objet d’une des passions éphémères de Henri IV, ce roi vert-galant. »

De nos jours, les ruines du château ont été nettoyées, mais elles font hélas partie du domaine privé (photos 2009) :

Timothy Pasquet nous signale : « Le Château d'Asté fut bâti par Jean III d'Aster et son épouse Maria de Caupenne (ainsi que l'église) aux environs de 1453. Manaud d'Aure et d'Aster, suite à son mariage avec Claire de Gramont en 1525, fit restaurer le château d'Asté édifié par son aïeul. »