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La porte murée de l’église

de Montgaillard

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A l'ouest de l'église de Montgaillard, une porte d'entrée a été murée. Voici l'explication : Quand l'église fut reconstruite en 1849 (au même endroit que l'ancienne), le clocher et la porte d'entrée étaient situés côté ouest de l'église. Mais le vent et les intempéries sont si forts de ce côté qu'on prit la décision de démolir le clocher et de le reconstruire à l'est, à l'emplacement actuel.

On voit encore les fondations de l'ancien clocher au pied de la porte murée. Michel Francisque, dans un ouvrage de 1847 sur les races maudites, indique qu'une porte côté ouest aurait servi aux cagots de Montgaillard (ce n'est certainement pas cette porte, mais une porte de la précédente église).

Saint-Hilaire, patron du village, veille sur cette porte.

La porte murée, détail.

A la tribune de l'église, on peut voir la porte qui permettait d'accéder au clocher.

Les deux portes du clocher détruit, au fond de l'église.

Si l'église est relativement moderne, on y trouve du mobilier plus ancien classé aux monuments historiques et qui justifie une visite de ce bel édifice. Ce mobilier provient sans doute de l'ancienne église de Montgaillard. Ici, les superbes fonts baptismaux (1670) avec un bas-relief du baptême du Christ.

Un autel qui date de 1670 (auteur : Mestre Elie, sculpteur à Bagnères).

La chaire à prêcher, avec un ange sonnant la trompette (1670).

A la tribune se trouve une peinture à l'huile (2m75 x 1m56) représentant le Christ sur la Croix ( La Madeleine et la Vierge sont à ses pieds). La Vierge est à gauche, la Madeleine à droite. Cette oeuvre est en très mauvais état. Il est inscrit en bas du cadre « Donné par l'Empereur - 1858 ». Cette peinture est l'oeuvre de Mlle Valentine Frichot, copiste professionnelle à Paris. Elle a copié le tableau de 1822 de Pierre-Paul Prud'hon conservé au musée du Louvre.

L'oeuvre originale de 1822 de Pierre-Paul Prud'hon (musée du Louvre).

Voici la description de l'ancienne église faite en 1842 par Charles Des Moulins (Notice sur les monuments de Bigorre) :

« MONTGAILLARD. L'église a été bâtie, dit-on, sur l'emplacement d'un ancien château qui occupait la surface d'un mamelon de gneiss, à peu près circulaire et très sur-baissé ; entre la grande route actuelle et le côteau qui borde à l'O. la vallée de l'Adour. Un premier mur d'enceinte construit en cailloux roulés unis par un mortier très solide, couronne le tertre et doit avoir appartenu au château ; son épaisseur était d'un mètre environ, et il n'est pas bâti en opus spicatum, quoique cet appareil soit presqu'exclusivement employé dans tout le village. Ce mur est détruit presque jusqu'à fleur de terre ; il était coupé, à l'ouest, par un escalier dont on voit encore les restes, et par lequel on entre dans une sorte de préau gazonné, assez large de côté, et dans lequel on voit deux petits pans de muraille fort épaisse, posés en équerre, construits comme le mur extérieur, et qui ont encore un mètre ou un mètre et demi d'élévation. On peut présumer que ce sont les restes d'une tourelle. Le préau traversé, on trouve au sommet du tertre une seconde enceinte en opus spicatum grossier, peu régulière, polygonale du côté de l'Ouest, et non crénelée ; elle entoure le cimetière et la nef, au haut de laquelle elle va se terminer contre les deux sacristies modernes qui figurent les transcepts, et laisse l'abside en dehors. Celle-ci, en forme de tour octogone de XVe siècle, est surmontée d'un clocher en calotte du XVIIIe., qu'on se propose de remplacer bientôt par un clocher pointu gothique. Les deux pans de l'octogone qui flanquent l'arête médiane de l'abside, sont percés chacun de trois ouvertures très rapprochées, en forme de meurtrières rectangulaires. La porte, le porche et les deux uniques fenêtres de la nef, pour l'établissement desquelles on a exhaussé le mur méridional et empiété sur la toiture, sont modernes. Il ne reste plus qu'un contrefort à l'extérieur, au midi : il est du XVIe. et de la forme de ceux du mur extérieur du cimetière de Pouzac ; ses pareils ont sans doute été engagés dans les deux sacristies modernes. L'intérieur se compose de deux nefs : la latérale est du côté de l'évangile, sans jours, et séparée de la principale par trois grands et larges arceaux dont le premier et le troisième sont à plein cintre : le second tend à l'ogive. Moulures prismatiques, très simples, sans culs-de-lampe aux retombées. les voûtes des deux nefs, du XVe., à nervures prismatiques et rosaces, sont très jolies et toutes construites en bois, à l'exception de la partie qui répond au 2e. arceau dans la nef latérale. Là, les arêtes en sautoir, reliées par une rosace, m'ont paru en pierre. Deux autels placés contre le mur latéral répondent au 2e. et au 3e. arceau ; les fonts baptismaux, placés de même, répondent au premier. Deux cercueils communs, de taille différente, sont placés dans l'église, et M. Le Dr Bruzeaud, avec qui je l'ai visitée, m'a dit qu'on ne fait point de bières particulières. »

On a déplacé l'ancien cimetière qui était au nord de l'église pour des raisons de santé publique et de ruissellement des eaux. De l'ancien cimetière, aujourd'hui parking, on bénéficie d'une très belle vue vers Tarbes. On voit également très bien l'ancien quartier des cagots de Montgaillard.

Dans « Guide des voyageurs à Bagnères » de 1818, on peut lire cette description de l'ancien clocher : « ...Arrivés au sommet de la petite montagne, nous découvrîmes le clocher de Montgaillard bâti sur la hauteur, et ressemblant au donjon d'une vielle citadelle. »

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