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La chapelle Notre-Dame de Hourcadère

à Trébons

Accueil.

Au sud du village, au bord de la grande route qui mène à Pouzac, est située la chapelle Notre-Dame de Hourcadère.

Edifiée en 1693, elle fut remaniée au 19e siècle. Elle abrite le tombeau de Joseph-Alexandre de Ségur, grand-oncle de la Comtesse de Ségur.

Une longue épitaphe y est inscrite dans la pierre :


Ici repose dans la paix de Dieu M. Joseph-Alexandre de Ségur, Maréchal de Camp, second fils de M. de Ségur Maréchal de France.


Né en 1766, il est décédé l'an 1805.


Il soutint l'honneur de sa Famille par les Armes. Il se distingua dans les lettres et fut un des ornemens de la Cour de France par ses qualités aimables et brillantes.


Une maladie douloureuse termina ses jours dans les Pyrénées loin de sa famille. Ses longues souffrances y furent adoucies par les soins de l'amitié.
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Nulli flebilio quam mihi

C'est Madame de Lavaux, son amie, qui a fait élever ce monument en marbre du pays.

Son père, Philippe-Henri de Ségur fut secrétaire d'état à la guerre sous Louis XVI.
Joseph-Alexandre, appelé aussi vicomte de Ségur, passait son temps à composer des poèmes et des chansons. En 1789, il fut élu député par la noblesse de Paris, puis fut emprisonné en 1793 sous la Terreur. Le vicomte de Ségur mourut à l'âge de 48 ans, dans les bras de sa maîtresse, alors qu'il soignait une maladie de poitrine à Bagnères-de-Bigorre. En 1818, dans le
Guide du voyageur à Bagnères, on lit : « Heureux dans la solitude, M. de Ségur ne partagea point les honneurs dont son frère fut comblé sous le règne de Napoléon. Il cultivait les lettres, tandis que son aîné brillait à la cour où il remplissait les fonctions de grand-maître des cérémonies et de premier chambellan. C'est sans doute pour faire connaître la différence qui existait entre son frère et lui, que le solitaire de la montagne écrivait au bas de ses lettres : de Ségur sans cérémonie. »

L'intérieur de la chapelle.

Quelques détails.

Pierre Laboulinière dans son livre Itinéraire descriptif et pittoresque des Hautes-Pyrénées françoises, en 1825, nous en apprend un peu plus :

Dans une petite chapelle sont déposés les restes de M. de Ségur, chansonnier spirituel. C'est l'auteur, entr'autres romances remarquables, de "l'Amour qui fait passer le Temps et du Temps qui fait passer l'Amour", double allégorie qui voile deux vérités morales également frappantes, et dont la folle jeunesse et l'impotente décrépitude qui, chaque année, viennent chercher des plaisirs et des soulagements dans le charmant séjour de Bagnères, fournissent l'exemple et la preuve ; cette fondation pieuse est due aux regrets d'un constant amour (Madame Davaux y a constitué à perpétuité une messe, chaque mois, au jour du décès, arrivé le 26 juillet 1805), et l'amitié fraternelle (celle de M. le comte de Ségur, pair de France) y a consacré les siens par l'inscription aussi simple que touchante : Nulli Flebilior quam nihi, emprunté de la pièce harmonieuse où Horace, s'adressant à Virgile, cherche à le consoler par des sentimens exprimés en vers si beaux, si mélancoliques, de la mort de leur ami Quintilius. On peut traduire par « Nul ne faiblit, même moi. »

La comtesse de Ségur (1799-1874)

Fille du comte russe Rostopchine qui s'installe en France en 1816, la comtesse obtient son nom en épousant un membre de la famille de Ségur. Elle n'a jamais connu Joseph-Alexandre de Ségur, son grand-oncle mort en 1805.

C'est tardivement, pour distraire ses petits-enfants, qu'elle écrit. Parmi ses oeuvres, citons :
- les petites filles modèles,
- les mémoires d'un âne,
- les malheurs de Sophie,
- un bon petit diable.

Ses romans rencontreront aussitôt un vif succès et feront le tour du monde.

Enfin, sachez que la famille de Ségur possédait dans notre département le château d'Oléac-Debat (vendu ensuite à Achille Fould).

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