Le pont de la Marne à Tarbes
et le berceau du Roi de Rome
Historiquement, il y eut successivement trois ponts à cet endroit de l'Adour.
Nous allons donc vous relater les difficultés rencontrées par les édiles Tarbais désireux d'assurer la sortie de leur ville qui, en partant du Marcadieu vers Séméac, demande un franchissement aisé et continu de l'Adour.
Le gué
Dès les temps les plus anciens, un gué précaire permet de joindre l'autre rive, il doit être entretenu par un remplissage contrôlé du lit de la rivière et rarement son passage a lieu à pied sec. La moindre chute de pluie en montagne, gonfle les flots qui bousculent le gué, et la circulation est bloquée, ce qui entraîne des perturbations sérieuses pour le ravitaillement de la population et pour le commerce local.
1) Construction du premier pont en bois
Les autorités désireuses de faire cesser cette anomalie sont obligées de demander
une autorisation avant de pouvoir lancer la construction d'un pont en bois sur de
gros pilotis. C'est Henri, roi de Navarre et comte de Bigorre, qui accorde la permission
désirée le 27 octobre 1527, sous François Ier (1515-
Voici l’histoire du plus vieux pont de Tarbes. Merci à Daniel Mur (textes et photos) pour ce nouvel article très intéressant.
2) Son remplacement par un pont neuf en pierre
Pourtant ce n'est qu'après plus de deux cents ans d'usage du bois que la municipalité profite de l'effondrement du pont en 1735 pour décider d'édifier un pont neuf en pierre, ce qui sera à long terme bien moins onéreux pour ses finances.
Louis Caddau nous informe de la découverte faite en 1875 d'une plaque en plomb sur
laquelle est tracée une inscription de quelques lignes relatant les circonstances
de la pose de la première pierre du pont neuf le 15 février 1735. Cette plaque mentionne
: « Monseigneur Charles-
La commémoration de la naissance du fils de Napoléon Ier, le roi de Rome, né le 20
mars 1811, est fêtée sur le Pont Neuf et marquée par la pose d'un berceau en marbre
blanc de 0,97 de long, 0,42 de large, 0,34 de haut à la tête et de 0,27 au pied.
Ce berceau érigé sur un piédestal placé au-
L'écroulement du deuxième pont, lors d'une forte crue
Une information sur l'écroulement du premier pont en pierre de Tarbes dans l'Adour
en 1875 nous est transmise par M. Adaelli détenteur du journal illustré du 18 juillet
1875 relatant les faits et présentant un dessin de l'événement, que vous voyez ci-
1811 : Le berceau du Roi de Rome
Désireux de se distinguer, la ville de Tarbes fit sculpter un berceau de marbre blanc
par le marbrier Nelli, qui fut érigé sur un piédestal, dans l'axe du parapet méridional
du pont de l'Adour. Enveloppé d'une sorte de vannerie sculptée dans le marbre, il
se termine à la tête par une volute à laquelle est suspendue une guirlande qui fait
le tour du berceau. Une draperie sort de l'intérieur et pend sur le côté, sans masquer
toutefois un grand N en fer fixé sur le milieu de la face tournée vers l'intérieur
du pont. Le maire de Tarbes fit graver une épigramme sur le socle. Le Roi de Rome
naquit le 20 mars 1811 et le berceau fut érigé le 9 juin. Par une nuit orageuse,
pendant laquelle il plut à torrents -
Source Galicia-
Décembre 2014 : Le Musée Massey, que nous remercions, a eu la gentillesse de nous envoyer ce cliché récent du berceau.
3) Reconstruction, le deuxième pont en pierre
Reconstruit aussitôt et amélioré le pont résiste depuis 1875 à toutes les crues et il permet un passage continu, c'est celui que vous utilisez actuellement.
Le Pont, joliment décoré, en 1903.