Les remparts de Bagnères-de-Bigorre

Histoire de la ville

Bagnères-de-Bigorre est une ville très ancienne. A l'occasion de travaux dans la ville (comme la pose de canalisations), il arrive qu'on retrouve des constructions enterrées. En 1982, l'entreprise Crampette a retrouvé près de la halle, sur le site de l'ancienne mairie, une portion des remparts datant de l'époque médiévale.  Philippe Guitton en fait la description dans le Bulletin de la Société Ramond (1982). Les Bulletins de la Société Ramond (créée en 1865) sont la source d'information la plus riche en ce qui concerne Bagnères et ses environs. En 2015, c’est un aqueduc antique qui fut découvert .

Portion des remparts retrouvée en 1982.

Dans ce jardin de la rue des Thermes, on peut voir les deux murs parallèles des anciennes fortifications. Cette photo est extraite de l'excellent « A la découverte de Bagnères-de-Bigorre » par Suzanne Blondy.

Les sites de Bagnères, Gerde et Campan ont été fréquentés par les hommes dès la préhistoire.

Un ex-voto romain, découvert lui aussi dans le sous-sol bagnérais, témoigne de l'occupation romaine de la ville. Cette pierre est de nos jours située dans l'escalier des Thermes. On peut l'admirer librement. C'est la traduction erronée de cette pierre qui a fait dire que Bagnères s'appelait auparavant « Vicus Aquensis ». Il semble plutôt que le nom de Bagnères était « Aquae Convenarum ». Les Romains s'intéressaient surtout à l'exploitation des eaux et du marbre de Bagnères et de ses environs.

L'autel de Sembedo

Après les Romains et le passage des invasions (Wisigoths, Arabes), la ville s'est fortifiée au moyen-âge. Les historiens datent les fortifications de Bagnères aux environs du Xe siècle. Cette vue aérienne de Bagnères, montre bien l'emplacement des anciens remparts.

La ville fortifiée. Dessin de 1650. Au premier plan, l'allée des Coustous.

Les remparts ont aujourd'hui disparu, il n'en reste presque plus rien, à part le nom d'une rue.

La ville fortifiée de Bagnères était divisée en 4 bourgs distincts : Bourg-Vieux, Bourg-Neuf, Bourg de la Font, Bourg de Caoutérès qui possédaient chacun des dépendances autour de la ville (Salut, Pouey, Bouyaous, Lesponne, Sarraméa, Mariahount, Vignaux, Bériés...). De nombreux canaux (aujourd'hui recouverts ou busés) traversaient la ville comme à Venise ou à Amsterdam. On dénombrait cinq tours principales. On entrait dans la ville par sept portes ou portails. Le cimetière était situé à l'emplacement de la halle. La ligne noire montre l'emplacement des remparts et des tours qui avaient à peu près pour limite les Coustous, les Thermes et le boulevard Carnot actuel.

Le blason de la ville de Bagnères fait la part belle aux remparts et aux anciennes tours.

Il ne reste pas beaucoup de bâtiments de cette époque médiévale. Signalons les ruines de l'église Saint-Jean (rue des Thermes) qui étaient auparavant recouvertes de lierre (voir photo). A la Révolution, l'église fut vendue comme Bien National et transformée en théâtre. En 1837, elle retourna à la ville (toujours comme théâtre) et on pensa en faire un musée en 1900. Le 9 janvier 1901, l'église fut entièrement ravagée par un incendie.

Photo exceptionnelle (1895) de la porte de l'ancienne église Saint-Jean, transformée en théâtre, juste avant l'incendie qui le ravagea en 1901. On ne put récupérer des cendres que le portail que l'on voit sur cette photo. D'ailleurs à cette époque la rue des Thermes s'appelait rue du Théâtre.

L'endroit a été aménagé en petite placette. A l'intérieur se trouve un ancien bénitier.

Il est surmonté d'un écusson (fleur de lys) daté de 1561.

Il subsiste quelques traces de l’ancien couvent des Jacobins, près de la Tour de l’Horloge. Il ne manque que leur mise en valeur.

En vérité, plusieurs pièces sont mélangées. Si le porche provient de l'ancienne église Saint-Jean, les colonnes et le bénitier proviennent de l'ancien couvent des Jacobins (Tour de l'Horloge).

Détail

Si vous voulez voir les maisons les plus anciennes de Bagnères, prenez la petite rue juste en face de la Tour de l'Horloge.

Vous pourrez observer la maison dite de « Jeanne d'Albret », une des plus anciennes de Bagnères et qui date de la reine Jeanne... Les Bagnérais assurent que la Reine de Navarre séjourna ici.

Sculpture de Jeanne d'Albret près des Thermes à Bagnères. Jeanne d'Albret, mère d'Henri IV, est venue à Bagnères au moins trois fois (1553 et 1567 et surtout 1571). On lui doit l'aménagement des Bains de Bagnerolles, devenus Bains de la Reine.

Voici quelques détails de la maison de Jeanne d'Albret :

1539

Ci-dessus, une photo ancienne de la façade.

La maison d'en face est aussi très ancienne.

La promenade à pied dans le vieux Bagnères est très agréable. C'est le coeur de la ville. Une fresque murale (entre les Halles et la Bibliothèque) nous montre une scène de vie d'autrefois. La Tour de l'Horloge possèdait encore son clocher pointu.

Ci-dessous, détail de la Tour de l'Horloge.

Voici deux images des derniers canaux de Bagnères (ici rue des Pyrénées).

L'ancien canal de la Nasse
dans la « Rue de Venise » (vers la bibliothèque actuelle). Il est aujourd'hui recouvert.

L'ancienne Mairie de Bagnères (de 1830 à 1951), à côté de la halle.

Aujourd'hui remplacée par un parking.

La Tour de l'horloge (appelée auparavant Tour des Jacobins) vers 1830. Située dans l'ancienne rue des Caoutérès (chaudronniers), c'est un beffroi haut de 51 mètres qui provient de l'ancien couvent fondé en 1344. Dans une maison juste à côté était l'ancienne Poste aux lettres où on acheminait le courrier par diligence.

Le clocher autrefois pointu fut transformé en 1836. On y accrocha la cloche offerte par le Chevalier de Montesquiou.

Voici quelques illustrations de Bagnères au XIXe siècle :

Ici les nouveaux Thermes, inaugurés en 1828, en dehors de la ville fortifiée. Au fond la villa Théas (aujourd'hui musée Salies).

Les « chaises à porteurs » étaient très utilisées par les curistes. Propriété du Musée Salies.

Curieuse photographie d'une chaise à porteurs à Bagnères vers 1900 ! (peut-être la porte-t-on au musée où on peut encore la voir !)

Les Thermes de Bagnères vers 1830. Au premier plan, la Tour de Mauhourat, qui fut détruite en 1865.

La Tour de Mauhourat fut utilisée comme prison. Au fond, l'ancien hôpital-hospice Saint-Barthélémy de Bagnères-de-Bigorre (vers les tennis actuels). Il fut démoli en 1919.

Bagnères en 1831. La Place de Strasbourg, appelée autrefois Place du Marcadieu (marché). Pourquoi n'a-t-on pas conservé son ancien nom ?

Bagnères au XIXe siècle. On distingue encore bien les remparts.

Place du Trey. Lithographie de Jacottet. Au fond, l'église Saint-Vincent.

Bagnères vers 1845. La Place du Trey, arrivée de la diligence. Aujourd'hui, c'est la Place Lafayette.

Image de Bagnères en 1852. Déjà au XIVe siècle, Froissart la qualifiait de « bonne grosse ville fermée ».

Détail. On distingue avec précision de gauche à droite : l'hôpital, la Tour Mauhourat et les Thermes, la Tour des Jacobins, l'église Saint-Vincent.

Bagnères en 1860. La grande Marbrerie Géruzet au bord de l'Adour. Aujourd'hui c'est le site de l'actuelle Mairie et du supermarché.

La Marbrerie Géruzet en 1860. Détail.

Les Thermes de Salut en 1867. Transformés actuellement en Musée du Marbre et d'Histoire Naturelle.

Le casino fut construit en 1882.

Le casino fut pendant longtemps le lieu de toutes les distractions de Bagnères. Sur cette photo, la salle de spectacle juste à côté du casino (derrière Aquensis).

Bagnères n'était pas la seule ville fortifiée des Hautes-Pyrénées comme en témoigne cette image de Lourdes vers 1650.

Tarbes aussi, était ceinturée de remparts.

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