Une saga industrielle et familiale
(Aureilhan-
Cette page a été réalisée grâce aux recherches et à l’aide précieuse de Monsieur Daniel Mur que nous remercions.
Sur le territoire de la commune d’Aureilhan, au « Bout-
Ce qui est remarquable, ce sont les trois façades du bâtiment où sont incrustées plus d’une centaine de médailles rappelant le passé industriel de ce quartier de la ville à partir du milieu du XIXe siècle. Cette maison était le siège des usines de machines agricoles Noguès.
Sur la façade EST sont présentes deux inscriptions encore lisibles, mais qui s’effacent peu à peu. La seconde photo est un montage pour mieux lire.
Les inscriptions
L’histoire
La maison Noguès, fondée vers 1850 par Jean Noguès, fabriquait et inventait des machines
agricoles. Le but de départ était de suppléer le manque de bras et améliorer les
conditions de travail très difficiles. Le renom de l’établissement Noguès s’étendait
dans tout le midi de la France jusqu’à l’étranger (Italie, Algérie). De nombreuses
récompenses dans les concours ont été obtenues par la supériorité de leur système
de batteuses. Mais leur plus grand succès fut la construction de presses et de pressoirs
à vin, la région (notamment le nord du département) étant très vinicole. Le système
de pressoir Noguès était de loin le meilleur sur les concurrents, grâce à un axe
mobile et à cylindre, formant porte-
Si vous connaissez l’existence d’un pressoir Noguès, merci de nous envoyer une photo (loucrup@orange.fr).
Les ventes de machines agricoles connurent le succès et augmentaient même de façon
importante et régulière. Les descendants Jean-
Jean Noguès était également Conseiller Municipal de Tarbes et on peut trouver sa trace dans plusieurs délibérations aux Archives.
inscription en haut d’un pressoir.
Le bâtiment Noguès
La maison Noguès et ses nombreuses médailles (façade SUD) avec en arrière-
Le bâtiment (flèche blanche) était idéalement placé puisqu’à l’époque on trouvait
un passage à niveau et la halte des chemin de fers (dite halte Séméac-
Le bâtiment que l’on voit aujourd’hui était l’atelier de fabrication. Ce dessin est intéressant car on voit que les usines continuaient sur la droite. La famille possédait beaucoup de terrains dans le secteur et l’aménagement (usines Oustau, Chanfrau) est lié aux établissements Noguès. Il y avait également un canal d’adduction d’eau destiné aux usines Noguès et dont on peut encore voir les traces aujourd’hui (voir plan en bas de la page).
Les médailles
En voici une sélection parmi la centaine présente. A noter aussi la présence du blason de Tarbes (première photo) et la médaille du mérite agricole.
Publicité
La maison Noguès savait se faire connaître, notamment par la présence d’affichage public ou de publicités dans les bulletins et journaux de l’époque.
Le magasin
Le magasin n’était pas au même endroit que les usines. On le trouvait au 15 place Marcadieu (flèches blanches sur les photos).
Le dernier descendant Noguès apte à prendre la succession est décédé en 1919 (en Prusse lors de la guerre). Les établissements Noguès ont été repris un temps par Dichary, qui était leur concurrent. La fin des machines agricoles est intervenue vers 1940, soit une histoire industrielle de près d’un siècle !
Ce plan de situation nous montre bien l’emprise des bâtiments Noguès sur l’ensemble du quartier.
Les restes d’un vieux pressoir Noguès sont exposés à Saint-
Un pressoir Noguès
Daniel Mur nous montre un exemple de médaille. Ce sont des objets assez lourds, en fonte, de 30 cm de diamètre. Les médailles pouvaient être d'or, vermeil, argent, ou bronze. En général, elles étaient la récompense d’un Prix lors d’une exposition. Les médailles incrustées sur la maison Noguès portent les dates de 1860 à 1895.
Un peu de vocabulaire : On dit d'une médaille l'avers et le revers.
Avers (ou droit) : côté de la monnaie portant l'effigie ou le nom de l'émetteur. En langage populaire, le côté “ face ”. À défaut de portrait, l'avers est le côté sur lequel apparaît le nom de l'émetteur (ex. le nom du roi).
Revers : côté d'une monnaie opposé à celui portant l'effigie ou le motif principal. C’est le côté “ pile ”.
Monsieur Mur, passionné par l’histoire de son quartier et de la ville de Tarbes a réuni pendant plusieurs années toutes les archives et documents sur les usines Noguès.
Un autre pressoir Noguès
Eric Loustalet possède deux pressoirs de type Noguès encore en activité ainsi qu'un fouloir. Il a eu l’amabilité de nous fournir ces deux clichés pris lors de la préparation des vendanges (photos 2003).
Et encore un autre
Sancos Boland a récupéré un pressoir à raisin Noguès, qu’il va d'essayer de restaurer (photo 2022). Il a depuis séparé les éléments en métal pour les décaper par électrolyse. Le socle reste à refaire, ce qui s’annonce plus compliqué.