La triangulation des Pyrénées
Entre Argelès-Gazost et Arras-en-Lavedan
Juste avant le village d'Arras-en-Lavedan on peut apercevoir, au bord de la route,
un drôle de monument.
Ce monument date de 1925 et rend hommage aux officiers géodésiens qui, en 1825, ont
réalisé la triangulation des Pyrénées.
Si on connaît dans un triangle les longueurs des 2 côtés et la valeur de l'angle
entre ces deux côtés, alors on peut calculer l'autre côté et les 2 angles (théorème
d'Al-Kashi). Ces calculs, connus depuis longtemps, ont été utilisés en Astronomie
ou pour mesurer les grandes distances terrestres. En 1825, quatre officiers géodésiens
ont été désignés pour effectuer la triangulation des Pyrénées afin d'établir une
carte d'Etat-Major de la France au 1/80000. Ils ont, dans le plus grand anonymat,
effectué des ascensions périlleuses de hauts sommets. Ils passèrent deux étés dans
nos montagnes (dont 14 jours en très haute montagne) et devaient transporter un appareil
de visée pesant 17 kg. Il devaient également construire au sommet un signal de pierre
(tourelle) afin de repérer les sommets de loin. Ils utilisèrent pour base de tous
leurs calculs le sommet du Balaïtous (3144m.).
Le monument leur rendant hommage a la forme des tourelles qu'ils construisaient en
haut des montagnes.
Voici ce qu'on peut lire sur un panneau d'informations de la commune d'Arras-en-Lavedan
:
Le monument leur rendant hommage a la forme des tourelles qu'ils construisaient en
haut des montagnes.
« Non loin d'Arras, sur la D918, dans un virage vous remarquerez un monument en forme
de tourelle (...). Le cercle de pierres en-dessous de ce monument est un ancien cimetière
datant de 1500 ans avant JC. Au centre se trouve une pierre creusée où l'on déposait
les cendres.
Le Saut du Procureur. Au-dessus du monument aux géodésiens, la route surplombe un
précipice. En 1427 à cet endroit, le procureur du Comté de Bigorre réputé pour sa
malhonnêteté venu réclamer des taxes supplémentaires, fut jeté avec ses gens armés
après un combat acharné contre les azunois qui refusaient de lui payer ce qui n'était
pas dû. »
Le Balaïtous (pris en photo depuis Loucrup). Dans la deuxième moitié du 19e siècle,
de nombreux pyrénéistes croyant effectuer une « première » furent stupéfaits d'arriver
au sommet de nos montagnes et de trouver la trace laissée par les géodésiens (Palas,
Balaïtous, Pic Saint-Barthélémy). C'est Henri Beraldi qui a exhumé en 1898 toutes
les fiches et rapports des officiers géodésiens. L'histoire la plus connue est celle
du célèbre Charles Packe. En 1862, il publie « The Guide of Pyrenees » et envisage
de s'attaquer au mythique Balaïtous. Après plusieurs tentatives infructueuses, il
réussit enfin à conquérir le sommet où il trouve - stupeur - des piquets de bois
et des vestiges ne laissant planer aucun doute sur le passage des officiers géodésiens...
Pour terminer, quelques images de tourelles au sommet de nos montagnes :