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Tarbes

Histoire des abattoirs municipaux

Texte et collecte des documents : Daniel Mur. Les documents et photos anciennes proviennent des Archives Départementales et Municipales. Attention, certaines images peuvent heurter les personnes sensibles ou végétariennes !

Au moyen âge les abattoirs n'existaient pas encore. Les bouchers tuaient les animaux dans l'arrière-cour de leur échoppe. On trouve dans les archives des traces de bouchers en 1429. Il y avait six boucheries place Maubourguet (place Verdun aujourd’hui) sur neuf que comptait la ville. Ceux-ci s'étaient regroupés dans une « Halle ». L'abattage se faisait alors soit dans la cour de la boutique, soit à même la rue, le sang coulant dans la rue (et y stagnant quelquefois), ainsi que le contenu des intestins des animaux. Plus tard début XIXème, on décida de regrouper les lieux où l'on tuait les bêtes et qu’on dénommait les « Tueries »…

Avant 1840

Texte des archives municipales 1807 : Abattoir : délibération qui déclare que l'augmentation des étals de boucherie et l'établissement d'une tuerie commune en un seul lieu proposés par le commissaire de police à M. Le préfet est impraticable. Dans le but de réunir les tueries actuelles disséminées dans la ville et améliorer leur surveillance, le commissaire propose l'acquisition d'un emplacement appartenant à Vidalé situé rue des Petits Fossés(rue G.Clémenceau) vis à vis la promenade de la Pourtète (Portète) (Place Jean Jaurès) aboutissant au nord sur un canal où serait installée la tuerie. Il serait également nécessaire d'acquérir la maison neuve bâtie en chartreuse très proche des étals communs actuels appartenant à la veuve Peyret. Le conseil opposé à ce projet rappelle qu'en 1787, l'assemblée a fait construire quatre étals communs de boucherie de première qualité au nord et au midi de la place de la Pourtète en activité jusqu'à la Révolution. M. Vidalé a acheté le jardin de M. de Castelnau et y a construit une maison bourgeoise prête à loyer que M. Save à l'intention d'acquérir. La maison de M. Ganderats est en outre plus appropriée que celle de la veuve Peyret. Le conseil affirme que plusieurs étals disséminés dans les quartiers de la ville pour en faciliter l'accès à tous les habitants ; que l'exercice de la boucherie est libre et non limitée en nombre avec la patente ; que la surveillance de la police est assurée dans chaque étal. Une tuerie commune présente l'avantage d'une meilleure surveillance, de faire jouer la concurrence et garantir la qualité de la viande mais sa position en centre ville, outre la dépense, favoriserait un fléau contagieux et épidémique. On peut trouver aux archives plusieurs délibérations en ce sens.

Entre 1840 et 1880 (château Montagnan)

Ce n'est qu'en 1840 que l'on décide de construire l'abattoir public sur le champ de M. DUPAC au nord du chemin communal qui longe le mur septentrional du jardin de M. MASSEY. Entre temps, il est loué par la municipalité deux abattoirs : un au Nord pour un loyer de 200 F et un au Sud pour 150 F au Sieur CASTELNAU. Ce n'est que vers 1846 que l'abattoir est enfin construit. On doit en plus dévier l'eau du Canal de LASVIGNETTES afin de l'alimenter en eau, pouvoir laver les lieux et y jeter les restes de sang en aval de l'abattoir.

Photo de l’abattoir Montagnan devenu direction de la Poste puis récemment étude notariale des Maîtres PUJOL-CAPDEVIELLE Benjamin & SEMPE Céline. Cette façade ne date que de 1890 (voir notre page spéciale).

Plus tard, la voie de chemin de fer est construite. En 1870, M. Adrian fait une demande afin de pouvoir recueillir le sang des animaux tués à l'abattoir.

Entre 1880 et 1984 (Laubadère)

En 1880, L’abattoir devenant obsolète, on décide d'en construire un nouveau au quartier de Laubadère, loin de la ville à ce moment-là.

carte de 1908

Plans des bâtiments (aujourd’hui détruits) :

L'abattoir est construit vers 1888 au quartier Laubadère près du canal Oriental également appelé « Ruisseau Saint-Martin » et plus tard appelé « canal de l'abattoir ». A cette époque, il est loin des habitations et près de la voie ferrée.

Cet abattoir est détenu entre autres par M. Fabre, tripier, par M.Garrin, de la compagnie de Montgaillard et par les frères Dastugue (cuirs et vernis). Il ne faut pas oublier que les tanneries tarbaises existent et que les peaussiers et tanneurs récupèrent les peaux à l'abattoir où celles-ci sont salées immédiatement après l'abattage des bêtes.

En 1927, on construit également une porcherie car les porcs étaient tués jusqu'à cette date à la place du Petit  Foirail. La Place Germain Claverie avant de s'appeler Place de l'Industrie s'appelait « Place du Marché aux Porcs » et les riverains se plaignaient des nuisances. Les riverains voulaient le déplacer sur les bords de l'Adour …..

En 1928, on construit enfin le mur de clôture.

En 1930, Construction de loges à moutons et agneaux à l'abattoir.


Dans les années 1940, la gestion de l'abattoir est donnée à la famille Dussac puis à leurs enfants. Il y avait trois frères que l'on nommait  « MAQUIGNONS » (personne faisant le commerce du bétail vivant, en particulier des bovins, souvent péjoratif).


En 1961, L'abattoir, rasé, a été reconstruit au même endroit.

Si vous voulez voir des maquignons en action, allez faire un tour le lundi matin au Marché du Parc du Val d'Adour de Rabastens-de-Bigorre, spécialisé dans les broutards « blondes d'Aquitaine », les répoupets (veaux élevés sous la mère) et les gros bovins.

Fernand Dussac qui s'occupait des ovins et des bovins. Henri Dussac lui s'occupait des porcins. Jean Dussac lui s'occupait de l'entrée et la sortie des viandes. Ils avaient également les écuries où ils parquaient le bétail (actuellement  Ambulances Saint-Antoine) et où ils stationnaient les bétaillères (actuellement Aire Camping caristes). Plus tard les Frères Nars négociants en viande ont loué une partie des abattoirs. Ensuite est venue la S.I.C.A. un peu plus tard la S.O.C.O.P.A.

En face des abattoirs il y avait le fameux café « Chez Delibes » démoli également et transformé en maison individuelle. En 1958,  Henri Delibes a fait une demande pour pouvoir vendre du tabac :

Ateliers

Aire de camping-car sur les anciennes bétaillères.

Ambulances dans les anciennes écuries et parc à bétail.

Ce qui reste des anciens abattoirs de Laubadère :

Le nouvel abattoir de Laubadère (années 1960).

Abattoirs Plan avant démolition

Anciens abattoirs Plan actuel

Malgré les mises aux normes cet abattoir qui ont commencé en 1953 et se sont poursuivies jusqu'en 1980, il est devenu obsolète. De plus, la ville de Tarbes s'est agrandie et il est à cette époque en plein quartier résidentiel. En effet, les cités Laubadère, Vidal et Portasseau ont été construites sur les terrains environnants.

Images « collector » des anciens abattoirs de Laubadère avant 1961 :

Atelier du boyaudier.

Vestiges des derniers murs.

Salage des peaux et des vessies.

Après 1961 :

Après 1984 (zone Bastillac)

C'est le 19 Avril 1984 que la municipalité décide la construction d'un nouvel abattoir. Celui de Laubadère est obsolète et est un gouffre financier pour la ville qui doit sans cesse y faire des travaux.

Un article parait dans la presse le 11 septembre 1985 :

La première pierre est posée le 1er Juin 1987 :

L'abattoir est inauguré le 3 février 1989 :

L'abattoir de Tarbes actuel. L'abattoir de Tarbes a été construit en 1987, sur un emplacement de 18000m² dans la zone de Bastillac. Il est devenu opérationnel fin novembre 1989. Ici, l'abattage se fait le matin, de 6 heures à 11 heures, et concerne bœufs, porcs et veaux. L'établissement est séparé en deux entités distinctes. La Sogeat, qui gère l'abattoir proprement dit, et Arcadie, qui s'occupe du découpage. Certains bouchers viennent eux-mêmes découper les bêtes qu'ils vont commercialiser. Actuellement 2 sociétés  se partagent la gestion des abattoirs : La S.I.C.A. et  A.R.C.A.D.I.E.

Conseil d’administration en 1989.

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