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Apparitions et miracles

Notre-Dame de Médous (commune d’Asté)

Restes de la chapelle de Médous en 1822

En 1825, Laboulinière décrit le site du monastère de Médous :
« L'ancien couvent de Médous, capucinière délicieuse, dont le joli parc, bien ombragé, renferme, au pied d'un monticule calcaire, une petite galerie naturelle, ornée de stalactites, et où la tradition veut qu'il y ait eu autrefois un oracle païen, un autel votif et un temple de druides. D'une grotte située dans le jardin, sortent deux sources peu distantes l'une de l'autre, qui forment un superbe ruisseau dont le volume étonne, et qui après avoir donné le mouvement à un moulin, circule sur les pentes voisines et va se perdre dans l'Adour. Près de cette grotte souvent visitée par les étrangers, est un châtaignier sauvage dont la tige droite, unie, a une hauteur de plus de 15 mètres. »

Restes de la chapelle de Médous en 1822

En 1885, Mme de L'Ecuyer en fait également la description :
« L'ancien monastère de Médous est à trois kilomètres de Bagnères, ou plutôt l'emplacement de ce sanctuaire ; car sur ses ruines on a élevé des constructions modernes, et deux antiques châtaigniers, d'une dimension extraordinaire, sont les seuls muets témoignages de l'ancienne splendeur de ce lieu. Une splendide statue en marbre de Carrare, oeuvre d'un grand artiste du XVIIe siècle, et donnée aux vénérables capucins par la comtesse d'Asté, fut sauvée des fureurs révolutionnaires et transportée dans l'église du village d'Asté, de l'autre côté de l'Adour. »

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Le site des grottes de Médous abrite encore aujourd'hui une petite chapelle, certainement une des plus petites du département.

La petite chapelle sur le site des apparitions (devant les grottes), avec une réplique de la statue de Notre-Dame de Médous.

L’ex-voto offert part Bernard d'Aspe


A gauche du choeur, dans l'église d'Asté, on observe ce tableau, ex-voto, attribué par les Monuments Historiques au célèbre Philippe de Champaigne (3e quart du 17e siècle), mais non signé. Il représente la Vierge de Médous et les donateurs Bernard d'Aspe, sa femme et leurs enfants. Il provient lui aussi de l'ancien couvent de Médous. Une inscription en latin en bas du tableau nous donne la précision suivante : « Offre ce tableau à la mère de Dieu, Marie, la Vierge de Médoux (Virgini Maria Mellis Dulcis), Bernard d'Aspe ... préservé avec toute sa famille de la peste qui sévit à Auch en 1653. »

Les ruines de l’ « Eglise de Medoux » par Emilien Frossard vers 1830-1840. On repère, en plein milieu de l’image, le célèbre châtaignier de Médous et son long tronc droit.

Voici le récit des apparitions de la Vierge à Liloye : « En 1588, vivait à Bagnères une pauvre femme qui s'appelait Domenge Jouanolou et que l'on surnommait Liloye (pure comme le lys). Elle était la fille d'un paysan de Beaudéan. Elle était mariée à un paysan des Palomières, dont elle eut une fille Andrette, vers 1575. Veuve, elle dut se réfugier dans le quartier pauvre du Pouey, d'où elle allait, presque chaque jour, prier à la chapelle de Médous. La vierge lui apparut à plusieurs reprises pour lui annoncer une épidémie de peste si les Bagnérais ne faisaient pas pénitence. Liloye obéit mais on se moqua d'elle. Au bout de quelque temps, la peste, accompagnée de grêles et d'inondations, sévit si cruellement qu'elle tua beaucoup de monde (année 1588). Seuls les privilégiés survécurent. Les personnes riches qui fréquentaient les bains, laissèrent passer un an avant de revenir à Bagnères. Une dame Simonne de Souville dit en plaisantant à Liloye : « Votre peste n'était pas grand chose vraiment ; elle n'a détruit que le petit peuple, trop pauvre pour se soigner ou pour s'en aller ». Peu de jours après, Liloye vit encore la vierge de Médous, et en reçut l'ordre de prévenir la dame de Souville que la peste allait revenir et que cette fois, elle sévirait sur les riches. Mme de Souville pouvait se préparer, elle serait la première atteinte. La prédiction ne tarda pas à s'accomplir : dame Simonne de Souville mourut bientôt de la peste, et sa mort fut suivie de milliers d'autres. La désolation était générale. Quand la population se décida enfin à écouter Liloye, elle se mit en procession à Médous et l'épidémie cessa immédiatement. Cette procession fut renouvelée chaque année le 2 août jusqu'à la destruction du monastère et de la chapelle pendant la Révolution. Liloye et sa fille furent admises dans un couvent. Obligées plus tard de s'enfuir à cause des persécutions des huguenots, elles se rendirent dans un monastère en Catalogne, et y moururent quelques années plus tard. »

Site de Médous : Superposition du cadastre sur image satellite actuelle.

Un peu d’histoire du site de Médous : C'est Claire-Suzanne de Gramont qui a cédé les terres de Médous aux capucins par acte notarié en 1616, avant d'y faire édifier l'église et le couvent afin de remplacer l'antique chapelle devenue trop petite pour accueillir les pèlerins. La nouvelle église fût consacrée en 1630 et le couvent pouvait accueillir une quinzaines de capucins. Les bâtiments furent vendus comme bien national à la Révolution et l'église tomba en ruine.

Le hameau de Médous (qui signifie Miel Doux) est célèbre pour ses magnifiques grottes. Les grottes ont été mises en valeur à partir de 1948, mais le site est déjà connu depuis des décennies. D'après une antique tradition, la Vierge (probalement sous forme de statue) serait apparue à un petit berger de la vallée qui l'aurait vue sur le rocher d'où sort la belle fontaine près de la grotte pittoresque. Au XVIe siècle, Médous possède une chapelle ayant le statut de prieuré rural. Le 15 août 1562, Bernard Castelhon, recteur d'Asté, est arrêté « en la chapelle de Médous », conduit à la prison de Bagnères (probablement accusé de sympathie trop prononcée pour les idées de la Réforme, le recteur d'Asté fut condamné à être étranglé avant d'être brûlé devant l'église d'Asté le 2 septembre 1562). La ville de Bagnères essaya d'obtenir la statue miraculeuse de Médous qu'elle convoitait depuis longtemps. Conduite sur un char, la statue se détacha elle-même et regagna son sanctuaire. Quelques années plus tard, la Vierge apparut ici à la bergère Liloye en 1588, à plusieurs reprises.

Page réalisée avec l’aide de Timothy Pasquet.

Le site de Médous

Un des vitraux de l'église Saint-Vincent à Bagnères-de-Bigorre nous montre Liloye et sa fille Andrette priant devant la Vierge de Médous.

L’église Saint-Vincent de Bagnères

La statue de Notre-Dame de Médous


La magnifique statue de marbre de Carrare de la Vierge de Médous, provenant de l'ancien couvent, est visible dans l'église d'Asté (ouverte samedi et dimanche après-midi). Ce n'est pas la statue d'origine (la vierge noire), dont on ignore ce qu'elle est devenue, peut-être détruite dans l’incendie de 1754 (voir plus bas sur cette page). Elle était autrefois couronnée d'une couronne en or tout comme l'enfant Jésus, les deux couronnes furent probablement volées. La statue a été attribuée à la commune d’Asté en 1792.

L’église d’Asté

Une statuette de Liloye, datant du 18e siècle, ornait l'église des Jacobins à Bagnères. Elle fut vendue en 1793 à un paysan de la ferme de Rieunel (on dit aussi Rieunil), juste au-dessus de la source dans le vallon de Salut. Il la cacha dans un grenier. Elle fut retrouvée en 1904 et fut alors exposée.

Fontaine de Rieunel avant la mise en place de Liloye.

Fontaine de Rieunel après la mise en place de Liloye (photographiée vers 1910).

La statuette de Liloye et la fontaine telles qu'on peut les voir de nos jours dans le vallon du Salut à Bagnères. Par souci de protection, la statuette est cachée derrière une vitre, qui hélas ! est souvent embuée. En savoir plus.

Venez vous promener à Bagnères dans le vallon de Salut. C'est un endroit magnifique.

La statuette de Liloye

Le vallon du Salut à Bagnères

L'église d'Orignac

En 1793, l'autel de grande dimension en bois sculpté, peint et doré ainsi que le baldaquin qui provenaient de l'ancien couvent des capucins de Médous ont été donnés à la commune d'Orignac par le Ministre de l'Intérieur. Ils s'y trouvent encore.

L’église d’Orignac

Intérieur de l'église d'Asté (le tableau de l’adoration des mages a changé de place, il est aujourd'hui placé à la tribune, remplacé par le tableau de Champaigne). Au milieu du choeur, la Vierge de Médous.

L'adoration des mages


Ce tableau, qui se trouvait à gauche du retable et maintenant sur la tribune, provient également du couvent de Médous, il a été exécuté par Jacob Smets, installé à Auch, en 1732. Sur la carte ci-dessous de l'intérieur de l'église toutes les petites plaques près du tableau sont d'anciens ex-voto.

L’entrée du couvent de Médous (source Musée du Louvre).

L'église connut un autre épisode mouvementé à la Révolution, les fleurs de lys des charnières de la grande porte furent retournées et le blason des vicomtes d'Aster, gravé sur une pierre de l'église, fut martelé :

Fleur de lys retournée à la Révolution.

Ecusson martelé sous les deux pierres encore gravées.

L’église connut trois malheurs plus récemment. Tout d'abord la défiguration de son clocher avec la suppression de ses quatre ouvertures. Puis le massacre des peintures de la voûte, ainsi que celles des encadrements, des murs, et du retable. A noter également la dégradation du mobilier (tableaux, statues non protégées…). Enfin le 15 Août 1998, le clocher fut frappé par la foudre trouant ainsi le toit. Heureusement seule la toiture fut endommagée.

Église d'Asté en 1864 (source archives départementales de Pau). Le pont et la route ont été élargis depuis. Photo de droite : ancienne voûte du pont sous la route.

Cloche provenant du couvent de Médous. C'est la cloche que l'on sonnait pour chasser la grêle.

Histoire de l’église d’Asté et du village

Le village d'Asté fut ravagé par un incendie le 9 novembre 1754 à 19h30, 93 maisons (et près du double de granges) furent détruites mais le pire est que l'église brûla également. Le feu fut tel que deux des trois cloches fondirent ainsi que toutes les reliques (vases sacrés, saint sacrement, .) De même que le retable de Jean 1er. Suite à cet événement, les offices ont été transférés à l'église de Médoux en attendant la reconstruction. Cependant, une partie des maçonneries résista comme le linteau de la petite porte qui porte la date de 15?? les deux derniers chiffres s'étant détachés dans le passé (avec un morceau du linteau) et n'ont pas été conservés. Un linteau à accolade d'une des fenêtres du clocher porte quant à lui la date de 1610.

Linteau 15??

Linteau 1610

Le baptême du Christ


L'église compte également depuis 2005-2006 une scène du baptême de Jésus sur planches en bois retrouvé dans une maison du village en enlevant le papier peint, et offerte par la famille à l'église.

Le site actuel des grottes de Médous.