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Les cagots à Lourdes

L'escalier des Cagots permet de relier la rue Latour de Brie à la rue de la Ribère.

Les plus anciennes marches de l'escalier des Cagots.

Au Musée du Petit Lourdes, le quartier des Cagots de Lourdes a été reconstitué :

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Lourdes possédait une grande Rue des Cagots, comme on peut le voir sur ce plan de 1906. Elle fut malheureusement débaptisée pour s'appeler aujourd'hui « Rue Latour de Brie » prolongée « Rue de Pau ». C'est dommage car les habitants de ces deux rues ignorent certainement l'histoire de leur quartier. D'autres communes ont fait l'effort de donner ou de garder les noms de « Rue des Cagots » ou de « Pont des Cagots », ce qui permettra peut-être aux prochaines générations de s'interroger sur ce passé proche et en même temps si lointain...

Ce plan de 1935 est intéressant car il nous indique l'emplacement d'un passage des cagots et d'un escalier.

En nous rendant sur place, nous avons retrouvé le « Passage des Cagots » qui touche la Rue de la Ribère. C'est à n'en pas douter un des plus vieux quartiers de Lourdes. Dépêchez-vous de déambuler dans ces vieilles rues, car les projets de constructions nouvelles font que ce quartier ne résistera peut-être pas bien longtemps à la pression immobilière.

En vérité, l’ancien passage des cagots a été rebaptisé « Rue des Cagots » et on peut la trouver sur certains plans actuels.

Ici, aucun panneau officiel, aucune indication ne nous rappelle le quartier des Cagots. Sauf cette pancarte (voir photo ci-dessous), apposée par un particulier qui connaît certainement l'histoire de son quartier.

Deux thèses s’opposent pour savoir où était située l’ancienne Chapelle des cagots de Lourdes. L’une indique le quai St-Jean à l’emplacement du Musée de la Nativité, l’autre indique l’église ukrainienne Route de Pau. L’abbé Joseph Camoreyt a publié en 1931 : Histoire des trois églises de Lourdes. Il écrit : « Cet habitat (des Cagots) comprenait au pied du rocher du Fort, au lieu de Saint-Jean, le local des vrais lépreux, c’est à dire des ladres ; et en face, de l’autre côté du torrent Lapaca, la christianerie des suspects de lèpres, c’est à dire les chrestias (ancien nom de Cagots). »

La Chapelle et le bénitier des cagots à Lourdes

L'emplacement de l’ancienne Chapelle Saint-Jean.

Surprise à l’intérieur du Musée de la Nativité (démoli en 2018), nous trouvions scellé dans une maçonnerie assez récente l’ancien bénitier des Cagots. Sur une affichette, on peut lire : « Jusqu’au siècle dernier s’élevait ici une chapelle dédiée à Saint-Jean-Baptiste (dite chapelle des Cagots). Ce bénitier du XVIIème siècle en est un vestige. »

A la place de la croix, route de Pau devant l’église d’Ukraine, se trouvait une deuxième chapelle (Notre-Dame-du-Bouix), considérée aussi comme Chapelle des Cagots.

Portrait de Cagot par Henri Borde, collection du Musée Pyrénéen (château fort).

Près de Lourdes et de Saint-, le hameau de Réouilhès, situé sur la rive gauche du Gave, à l’extrémité nord-ouest de la forêt de Lourdes, et dépendant de Saint-Pé, aurait été bâti et habité par les cagots. Au XIXème siècle, l’abbé Julien, de Montaut, rapportait que, plusieurs siècles avant, une rixe avait éclaté entre cagots de Réouilhès et Lourdais, ces derniers avaient été massacrés. Leurs têtes, séparées des troncs, avaient servi de boules pour jouer aux quilles sur la place de Saint-Pé. A la suite de quoi, les cagots de Saint-Pé auraient été condamnés entre autres choses par arrêt du Parlement de Toulouse à ne plus rentrer à Lourdes que par la petite rue dite Capdetpourtet, à ne marcher que sous les gouttières, avec défense expresse de s’asseoir où que ce soit. Ils ne devraient plus arriver en ville qu’après le lever du soleil et ne devraient en sortir avant son coucher. Le tout sous peine pour chaque contrevenant de se laisser couper deux onces de chair sur toute la longueur de l’épine dorsale...