Le couvent des Capucins
à Tarbes
Dossier réalisé par Daniel Mur. Textes et documents d'après « EGLISES ET CHAPELLES
DE TARBES D'HIER ET D'AUJOURD'HUI » de DUPUITS Jacqueline (Cote : 1BL765 Archives
Municipales de Tarbes) et « Tarbes au début du 19ème siècle » de Gilbert Peyrot et
Alain Cazenave Piarrot.
Les religieux capucins (le mot capucin vient du nom qui a été donné aux religieux
catholiques, dont la bure comportait une capuche et appartenant à une des nombreuses
réformes de l'ordre de saint François d'Assise, les frères mineurs capucins) sont
des frères mendiants qui se caractérisent par un aspect pauvre et austère, une barbe
et un habit à capuchon de couleur brun-marron, d'où l'attribution du même nom à des
animaux ou objets ayant cet aspect similaire.
Les capucins sont venus s'installer en 1661 à la demande de la municipalité tarbaise
après la grande peste de 1654 pendant laquelle les capucins de Médous avaient soigné
avec dévouement les malades de la peste à Campan. On trouvait en effet déjà les capucins
dans les Hautes-Pyrénées à Médous, hameau de la commune d’Asté près de Bagnères-de-Bigorre,
à l’endroit des célèbres grottes.
Ce couvent a été fondé par Jacques de Pujols, baron de Caixon et achevé par Rose
de Pujols,sa fille, veuve de Jacques-Louis de Souillac. L'estampe de 1704 permet
de connaître sa forme et ses dimensions. Le couvent était situé sur l’actuel cours
Reffye. En 1704, les capucins touchaient 1300 livres de revenus ecclésiastiques et
leur enclos mesurait 5 journaux. En 1791 il ne restait que 6 religieux qui furent
les plus hostiles à leur dispersion. Naïfs les Capucins paraissaient tellement anachroniques
dans le siècle qu'en 1793 pour l'enterrement parodique de la religion on habilla
un singe à leur froc.Puis vint la période de La Terreur. La Terreur est une période
de la Révolution française caractérisée par le règne de l'arbitraire et des exécutions
de masse. Son instauration ayant été progressive, la date de son commencement varie
selon les historiens, de la naissance du tribunal révolutionnaire en mars 1793, aux
massacres de Septembre de 1792, voire aux premières têtes tranchées de juillet 1789.
Elle voit le point culminant des massacres suivant la prise de pouvoir des députés
montagnards en 1793, et s'achève le 28 juillet 1794 (le 10 thermidor de l'an II),
avec la chute de Robespierre qui meurt guillotiné. Le couvent fut entièrement démoli.
Après la terreur, Ramond de Carbonnières, géologue et botaniste français (considéré
comme l'un des premiers explorateurs de la haute montagne pyrénéenne pouvant être
qualifié de pyrénéiste) essaya en vain d'obtenir l'ancien potager des capucins pour
le transformer en jardin botanique de l'école centrale (l'actuel lycée Théophile-Gautier).
Sur les ruines du couvent a été édifié le magnifique hôtel de Saint Pastous qui lui-même
a été démoli et remplacé en 1974 par une résidence dénommée « Le vieux Domaine des
Capucins ». Sur les vielles cartes postales le buste de Reffye est situé à l'ouest
(ce n'est qu'en 1967 que cette statue a été érigée à l'est à son emplacement actuel).
Quelques rares clichés de l’hôtel St-Pastous existent, avant sa destruction en 1974.
Même si leur qualité n’est pas optimale, ils sont un rare témoignage de l’histoire
de ce quartier de Tarbes :