Le Carmel de Tarbes a été fondé le 18 Mars 1870, par quatre Carmélites du Carmel
    de Bagnères-de-Bigorre, détachées par Monseigneur Laurence, évêque du diocèse et
    conduites par leur mère prieure Maria Teyssier. Elles s’installèrent provisoirement
    au 5 rue Péré (actuellement rue André-Fourcade) et elles bâtirent leur vaste Monastère
    dans un quartier de la ville où l'urbanisation commençait à peine. En effet, la grande
    propriété foncière d'un seul tenant désigné sous le nom d'Enclos de M. Péré et qui
    s'étendait au Nord du canal oriental, (remplacé par l'actuelle rue Georges-Magnoac)
    constituait une réserve où l'on put découper de vastes lots de terrain. Placide Massey
    en personne avait pu ainsi « arrondir » son beau jardin. Les Carmélites firent construire
    des bâtiments qui tournent vers l'Ouest, vers la rue Théophile-Gautier, suivant un
    plan en fer à cheval. L'entrepreneur était M. Latécoère de Bagnères-de-Bigorre, l'architecte,
    M. Poinso. L'achat du terrain et la construction des bâtiments furent financés par
    le fortuné M. Teyssier, la fondatrice étant Maria Teyssier, en religion Sœur Marie-Ange-de-l'Assomption,
    qui était sa fille unique. La première pierre a été posée le 11 Septembre 1873. Dès
    1875, Mgr Jourdain baptisait les cloches. Religieuses cloîtrées ayant choisi la vie
    contemplative, elles organisèrent leur couvent selon les règles de Sainte Thérèse-d'Avila.
    En effet, il s'agissait de Carmélites déchaussées, nom qui provient de leur simple
    port de sandales de cuir, un des signes concrets de leur mortification. Leurs ressources
    provenaient essentiellement de leur travail : fleurs artificielles, broderies, confection
    de vêtements liturgiques. En 1887, le cousin de la fondatrice revendique l’héritage
    et obtient lors d’un procès la cession du terrain ou une forte somme. Les amis du
    Carmel s’émurent de la situation et purent recueillir une souscription qui permit
    de rembourser le cousin. A partir de 1968, la communauté a travaillé pour une usine
    de câblerie électrique qui leur procurait un travail régulier effectué au Monastère.
    En 1979, l'usine n'ayant plus assez de travail à leur fournir, les sœurs décident
    de fabriquer des biscuits et des chocolats. En 1988, le Carmel est transféré à Laloubère.
    Un échange est effectué avec la société Socafim, qui construit un nouveau Monastère.
    L'inauguration du nouveau Carmel de Laloubère a lieu le 22 Août 1991. Plusieurs décès,
    et des épreuves de santé ont obligé les Carmélites, à se regrouper avec d'autres
    carmels en 1997. Une communauté de moines prémontrés a pris le relais dans ces bâtiments
    neufs, ils s'y sont installés le 2 août 1998. Divers éléments de l'ancien Carmel
    de Tarbes y sont entreposés, notamment les cloches, les vitraux de la chapelle, les
    statues, les stalles du chœur etc. .… L'ancien Carmel appartient à la ville de Tarbes
    depuis le 31 Mars 1994 (échange avec la Socafim du Carmel contre le collège Victor-Hugo)
    et l'ancienne chapelle est ainsi devenue une salle d'expositions.
 
Tout près du jardin Massey, se trouve l’ancien Carmel de Tarbes, bien connu aujourd’hui
    pour être un lieu d’expositions temporaires d’artistes.
 
Nous devons cet historique à Sœur Monique, ancienne Carmélite de Tarbes, actuellement
    au Carmel de Bayonne et aux articles de Melle Lucienne Michou, Présidente de l'Association
    pour la Sauvegarde du Patrimoine Tarbais parus dans la Nouvelle République.