Le Pont Napoléon

à Luz-Saint-Sauveur

Le Pont Napoléon est situé à la sortie de Luz-Saint-Sauveur à l’altitude 755 m., en allant vers Gavarnie. Il s’appelle ainsi en hommage à l’Empereur Napoléon III (1808-1873). C’est lui qui eut l’idée de ce pont en 1859 en désignant l’endroit et il en finança les travaux avec sa cassette personnelle (320 000 francs).

Napoléon III était très attaché aux Hautes-Pyrénées. On est à peu près sûr que c’est dans notre département qu’il fut conçu (voir notre page). Il fit deux séjours à Luz-Saint-sauveur en 1859 et 1863. Outre le Pont Napoléon, on lui doit : la chapelle de Solférino, la construction de la villa Sainte-Eugénie à Barèges. C’est lors de son séjour à Luz en 1859 qu’il dut gérer les affaires concernant les apparitions de Lourdes (en 1858) et surtout les nombreux pèlerins qui affluèrent par la suite.

Le « N » de Napoléon figure des deux côtés du pont. La balustrade en fonte pèse 24 tonnes !

Une plaque à Saint-Sauveur (près des thermes Luzéa) rappelle les deux séjours de Napoléon III.

Cette photographie de Maxwell-Lyte a été prise en 1860, le jour de la pose de la première pierre. Elle fait partie des collections de la Bibliothèque Nationale de France (BNF). Le pont sera achevé le 30 juin 1861. Cette photographie fait partie d’un ensemble destiné à montrer à l’Empereur l’avancement des travaux. Miraculeusement, on ne déplora aucun accident du travail durant tout le chantier.

Deux plaques situées sur le pont rappellent la date de construction et le fait que l’Empereur est venu voir le pont fini en 1863.

On aurait aussi pu l’appeler « Pont 66 » : 66 mètres de long, pour 66 mètres de haut ! Même si tous les livres ne sont pas d’accord sur ces mesures, variant de 65 à 67 mètres selon les auteurs. C’est aujourd’hui un lieu privilégié pour le « Saut à l’élastique ». Tentez votre chance si le cœur vous en dit…

La photo de gauche date de 1900. A comparer avec une photo actuelle.

Les cars de touristes laissent parfois les passagers pour Gavarnie se dégourdir les jambes sur le Pont Napoléon (ici une photo prise le 14 mai 1951).

La rivière qui passe sous le Pont Napoléon est le Gave de Pau dont une partie des eaux vient de Cirque de Gavarnie et l’autre partie du Cirque de Troumouse.

Dès le début, une promenade avait été aménagée au fond des gorges.

La colonne Napoléon

Une colonne de 12 mètres avec l’aigle impérial a été installée en 1860 sur l’initiative des habitants de Luz-Saint-Sauveur. Malgré les changements de régime politique successifs, il n’y eut pas de dégradations les décennies suivantes. A noter que le projet d’origine prévoyait un arc-de-triomphe mais on préféra une colonne.

La Porte d’Espagne

Quelques dizaines de mètres plus haut que le Pont, la Porte d’Espagne était souvent photographiée vers 1900-1920. Il faut dire qu’on venait à pied et qu’on prenait le temps de s’arrêter contrairement à aujourd’hui. On a un peu raboté le rocher de gauche pour élargir la route.

Le gouffre de l’Echelle

Encore un peu plus haut après la Porte d’Espagne se trouve le tristement célèbre gouffre de l’Echelle. Lieu d’un accident de la route tragique le 13 août 1923. Un car de touristes tomba dans le précipice et causa la mort de  22 malheureuse personnes. C’est à ce jour l’accident le plus meurtrier qui a eu lieu dans notre département (en savoir plus). Même s’il y eut un survivant miraculé !

Résistance

Au Pont Napoléon se trouve également cette plaque rappelant le rôle de la vallée de Luz lors de cette sombre période.

Si vous avez le temps, nous vous conseillons d’effectuer à pied le circuit aménagé « promenade Napoléon III et Eugénie » permettant de partir de Luz (office de tourisme où vous vous munierez du dépliant), passer par la chapelle Solférino, franchir le Pont Napoléon, passer par Saint-Sauveur (plaque sur maison, anciens thermes) et revenir vers Luz.

L’aigle a été réalisé à la marbrerie Géruzet à Bagnères-de-Bigorre.

Enfin sachez, et c’est assez surprenant, que ni le pont, ni la colonne impériale ne sont classés ou inscrits aux Monuments Historiques !